Pour un bon apéro, pour quelques recettes gouteuses, le saucisson est un incontournable en cuisine. Chez le charcutier, on n’a pas souvent l’occasion de scruter minutieusement le saucisson pour se retrouver au final avec un saucisson mou chez soi. Sans un œil bien avisé, on n’a pas toujours de chance. Dans ce cas, il va falloir entamer soi-même le processus de séchage. Comment faire un séchage idéal ? Réponses.
La règle d’or : Suspension et séchage à l’air libre
Le séchage est la dernière étape de fabrication d’un saucisson. Il dure entre 6 à 10 semaines. Cette durée est bien discutable selon la taille du saucisson, le ratio gras/maigre, et l’étuvage. Le saucisson acquiert son illustre dureté et ses propriétés organoleptiques durant ce temps. Le séchage doit se faire dans un endroit frais et sec avec une température de 10 à 15° C, idéalement dans un endroit ventilé. La suspension au bord de la fenêtre ferait très bien l’affaire. Pour les connaisseurs, il est crucial d’utiliser un hygromètre. L’humidité doit être comprise entre 75 et 80 %. Au cas où l’on est tombé sur un saucisson mou à l’achat, il faudra attendre un peu plus d’un mois. Il faudra inspecter systématiquement l’avancée du processus.
Pour ce faire, il faut pincer le saucisson entre le pouce et l’index, les ongles ne s’enfoncent quasiment plus si celui-ci est sec. L’idéal c’est quand les ongles s’enfoncent environ d’un millimètre. La fleur de surface (les petites taches blanches qui sont des moisissures) est également une importante indication. L’astuce malicieuse de certains fabricants, c’est de passer le saucisson aux poudres de fleurage telles que la farine ou encore le carbonate. Ceci n’est que purement esthétique. Elle doit apparaitre au bout de plusieurs jours, sinon la pièce est bien trop sèche. L’astuce pour humidifier le local c’est de mettre une bassine d’eau ou diminuer la ventilation ou l’aération. Pareillement, si la fleur de surface devient trop épaisse ou douteuse, il faudra augmenter l’aération du local. Si le duvet est trop épais et peut embarrasser la consommation, il suffit de le passer au chiffon propre. L’idéal c’est de réaliser le processus dans une cave à charcuterie ou dans une cave naturelle. Mais ceci est plutôt réservé aux professionnels.
Les fausses solutions à éviter à tout prix
Les solutions simplistes n’existent pas. De fait, il est inutile de mettre en place un arsenal d’anti-humidité dans la pièce. Le saucisson ne sèchera pas non plus en plein été à 30° C. L’idéal c’est d’opter pour la fraicheur hivernale entre les mois d’octobre et de février. Mais ceci n’est pas obligatoire mais purement à titre indicatif. Puis, le saucisson ne sèchera pas non plus au bout d’une semaine. Il faudra être patient. Patience est mère de toutes les vertus. Pour ne pas que ces semaines paraissent longues comme un jour sans pain, il est mieux de ne pas avoir le saucisson à portée des yeux.
On succombe parfois à la tentation et on peut tout terminer avant l’heure. Le saucisson n’est aussi jamais à l’abri des compères gourmands. Il faudra alors les mettre hors de la convoitise des visiteurs. Une dernière remarque. Avant d’acheter ou de fabriquer sa saucisson, il faudra veiller à ce que celui-ci ne soit pas trop gras ou de mauvaise qualité. Techniquement, un saucisson est fabriqué à base de trois quart de viande maigre pour un quart de gras. Quand un saucisson est trop gras, le séchage est quasiment une mission impossible. Si au bout de huit semaines après l’achat, le saucisson n’est toujours pas sec, il est peut être temps de mettre les pouces et de le manger (ou le jeter).